L’utilisation du téléphone portable personnel est source de nombreux conflits évitables dans les entreprises formatrices. Le recours à des règles claires et à des mesures ciblées détendent la situation, tant pour les jeunes que pour les formatrices et formateurs.
Rolf Marti
Pour les jeunes (et les adultes), le téléphone portable est un compagnon permanent, même pendant le travail. Pour beaucoup d’apprenties et apprentis, il est naturel d’être joignable en tout temps et de consulter régulièrement les réseaux sociaux et les messages. Sur le lieu de travail, cette habitude est non seulement perturbatrice, mais peut aussi porter atteinte à la performance et donc sur la réussite de la formation. En outre, beaucoup de formatrices et formateurs trouvent irrespectueux que l’attention des jeunes soit accaparée par le portable et non centrée sur le travail. Il en découle des tensions interpersonnelles et souvent des mesures disciplinaires. Il est même déjà arrivé que des contrats d’apprentissage soient résiliés parce le conflit généré par l’utilisation du téléphone portable n’a pas pu être résolu.
Établir des règles claires
Savoir utiliser un téléphone portable et les outils numériques de façon responsable est une compétence qui s’apprend. Les entreprises formatrices peuvent aider les jeunes à acquérir cette compétence mais, pour cela, elles doivent établir des règles claires concernant l’utilisation du téléphone portable. Ces règles doivent être compréhensibles pour toutes et tous et être mises en œuvre de façon cohérente. Dans l’idéal, elles sont élaborées en collaboration avec les apprenties et apprentis et consignées dans une convention. Ce processus contribue à l’acceptation des règles. En revanche, les interdictions strictes de l’usage du portable sans motif compréhensible ne sont pas constructives et peuvent inciter les jeunes à faire preuve de résistance ou à mettre en place des stratégies de contournement.
Conseils pour l’application des règles
Il est essentiel que les apprenties et apprentis sachent quand et où ils peuvent utiliser leur téléphone portable pour des raisons privées, par exemple seulement durant les pauses ou dans des espaces définis. Le recours à des boîtes ou des lieux où les téléphones personnels doivent être déposés durant les heures de travail peut être utile. Les téléphones ne sont ainsi pas accessibles sur le poste de travail. Il est tout aussi important que les formatrices et les formateurs ainsi que l’équipe montrent l’exemple. S’ils sont eux-mêmes constamment sur leurs écrans, ils ne pourront pas faire appliquer les règles. Naturellement, il existe des exceptions à la règle. Une personne qui attend un appel important peut bien avoir accès à son téléphone à un moment ou à un endroit où ce n’est normalement pas autorisé. Mais cela doit être clairement déclaré. Enfin, il est aussi pertinent d’encourager les compétences des jeunes en matière de médias en invitant à la réflexion sur la question de la « distraction numérique » lors des journées d’introduction ou dans le cadre d’ateliers.
Les réseaux sociaux sur le lieu de travail
Instagram, TikTok, WhatsApp & co. font partie intégrante du quotidien. Les jeunes et jeunes adultes en particulier passent beaucoup de temps sur les réseaux sociaux. Quelles sont les répercussions sur le lieu de travail ? Promotion Santé Suisse propose a compilé des faits et chiffres ainsi que des informations et des conseils pratiques concernant l’utilisation des réseaux sociaux dans le contexte professionnel.
Contexte juridique
Une entreprise formatrice peut interdire l’utilisation du téléphone portable personnel sur le lieu de travail ou en limiter l’utilisation (sur la base de l’article 321d du Code des obligations). Toute interdiction doit toutefois être compréhensible, proportionnelle et clairement réglementée. L’interdiction et les restrictions doivent être consignées dans un règlement d’apprentissage, un règlement interne ou directement dans le contrat d’apprentissage (p. ex. en annexe). Ainsi, en cas de conflit, les règles prévalent.
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