André Burri est directeur de la Fondation SwissSkills et délégué officiel de la Suisse auprès de World Skills International et de World Skills Europe. Dans ces fonctions, il est un acteur important de la promotion des jeunes talents professionnels.
Peter Brand
Monsieur Burri, vous êtes entré dans la vie active en effectuant un apprentissage commercial dans l’hôtellerie. Qu’est-ce qui vous a motivé à effectuer cette formation ?
Mes parents avaient un restaurant et souhaitaient que leurs enfants n’apprennent pas la même chose qu’eux. Une formation professionnelle initiale dans l’hôtellerie était donc tout indiquée. Cet apprentissage était très varié et m’a tellement plu que j’ai ensuite suivi une formation en école hôtelière.
Quelles compétences nécessaires dans le domaine de la gastronomie vous sont-elles utiles encore aujourd’hui ?
Savoir planifier est une compétence très utile. Lorsque l’on est en cuisine et que l’on doit traiter 300 commandes en une heure et demie, il faut préparer beaucoup de choses à l’avance. Comme les choses ne se déroulent pas toujours comme prévu, il est préférable d’être calme et serein. Garder son sang-froid est indispensable, surtout dans les situations délicates. De plus, il est essentiel de savoir gérer des personnalités très différentes.
Votre cœur a-t-il toujours battu pour la formation professionnelle ?
Non, pas toujours. J’ai certes suivi une formation professionnelle initiale, mais j’ai aussi été tiraillé entre suivre une formation académique et suivre une formation à visée professionnelle. J’ai mis fin à ce conflit plus tard en suivant plusieurs formations tertiaires. Mon engagement à la Fondation SwissSkills m’a ensuite permis de renouer des liens avec la formation professionnelle d’une toute autre manière.
À vos yeux, qu’est-ce qui fait le succès de la formation professionnelle en Suisse ?
La perméabilité du système de formation et la variété des possibilités d’accès aux différentes formations. Notre principal atout vis-à-vis de l’étranger est que nous pouvons commencer un apprentissage et évoluer dans notre carrière, voire dans d’autres domaines. Il n’existe aucun autre pays dans lequel les parcours de formation professionnelle ne soient aussi bien accompagnés et les possibilités de formation aussi étendues qu’en Suisse.
Les prochains SwissSkills auront lieu en 2025. Qu’est-ce qui vous réjouit le plus ?
De plus en plus d’associations professionnelles décident d’organiser des championnats lors de cet événement. Lors de la première édition des SwissSkills en 2014, 60 championnats ont eu lieu. Maintenant, on atteint presque la centaine de championnats : l’année prochaine, des championnats seront organisés dans 95 métiers, ce qui me réjouit particulièrement. Et bien sûr, j’ai hâte de vivre les émotions intenses qui marqueront les épreuves, qu’elles soient ressenties par les participantes et participants ou par le public.
L’énergie dégagée par les jeunes est tout aussi contagieuse qu’inspirante. Elle vous atteint aussi ?
L’énergie des participantes et participants aux championnats se déploie surtout lors de la remise des prix, où l’émotion est à son comble. Durant les épreuves, les participantes et participants se concentrent avant tout. Ce n’est pas la même chose avec les personnes que nous accompagnons aux championnats d’Europe ou du monde. Nous avons des liens particuliers avec elles car nous organisons en amont des rencontres le week-end et savons ce qui les préoccupe. Nous traversons avec elles des hauts et des bas avant même le début des compétitions. Cela crée des liens et c’est un facteur de motivation pour tout le monde.
Y a-t-il un moment qui vous a particulièrement ému lors des championnats des métiers ?
Oui, il s’agit d’un sentiment récurrent : celui de voir que les participantes et participants évoluent et s’investissent pour les autres en les aidant à se préparer aux compétitions, en soutenant la relève ou en devenant experte ou expert. Cela me touche aussi d’apprendre que certaines personnes viennent aux SwissSkills avec leurs enfants et que cet événement suscite l’enthousiasme des enfants pour un métier. Je sais alors que nous avons bien travaillé.
Que faites-vous pour que les compétitions soient empreintes de l’esprit olympique ?
Rares sont les personnes qui viennent aux championnats suisses avec un esprit de compétition classique. Généralement, l’esprit de compétition ne se manifeste qu’une fois sur place. Le public, les feedbacks, le fait de réaliser quelque chose en public, tout cela crée une atmosphère positive. Ce qui n’est pas le cas des compétitions internationales, où ce sont les performances qui comptent avant tout. L’objectif de l’équipe suisse est alors d’être la meilleure au niveau européen. Toute la difficulté consiste donc pour nous à cultiver le plaisir de participer aux compétitions. Pour cela, nous essayons de créer un environnement optimal qui permette d’aborder les épreuves dans une bonne ambiance et de réduire la pression.
André Burri en quelques mots
André Burri a commencé sa vie professionnelle en effectuant un apprentissage dans l’hôtellerie. Il a ensuite suivi la formation de l’école hôtelière de Zurich, puis réalisé des formations dans les domaines de la technique en marketing, du management, du développement durable et de la gestion de produit. André Burri a notamment travaillé comme directeur adjoint au Casino Kursaal d’Interlaken, comme directeur événementiel au sein du GROUPE BERNEXPO et comme responsable Catering au sein de la Société coopérative Migros Aare. Depuis 2018, il travaille pour la Fondation SwissSkills.
WorldSkills : 12 Bernoises et Bernois au départ
Vom 10. bis 15. September 2024 messen sich an den WorldSkills Lyon 2024 rund 1500 junge Berufschampions aus 65 Ländern. Sie kämpfen in 59 Berufen um Medaillen. Aus der Schweiz sind 45 Wettkämpfende (12 aus dem Kanton Bern) in 41 Disziplinen am Start.
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