Août 2023 marquera le coup d’envoi de la nouvelle formation commerciale initiale. Nous avons interrogé le directeur de la plus grande école professionnelle commerciale du canton de Berne à ce sujet.
Par Rolf Marti
Il ne reste plus que quelques semaines avant le début de la nouvelle formation commerciale initiale. Quel est votre niveau de nervosité ?
C’est une nervosité mêlée de joie. La joie que ça commence enfin. Et la nervosité parce que nous saurons bientôt si tout le travail préliminaire effectué tient la route. Une chose est claire : nous allons devoir procéder à des ajustements au début. Mais c’est normal. Nous en tirons des leçons et nous améliorons ensemble.
Votre école est donc prête ?
Oui. Nous avons eu cinq ans de préparation intense et sommes prêts. D’ici août, il nous reste toutefois encore beaucoup à faire au niveau du contenu. Je dirais que toutes les enseignantes et tous les enseignants ne partagent peut-être pas tous mon avis en l’état actuel des choses.
Vous avez achevé votre formation commerciale initiale en 1990. Quelle est la principale différence entre la formation commerciale de l’époque et celle de demain ?
À l’époque, je remplissais les formulaires de comptabilité à la machine à écrire avec quatre autocopies. Aujourd’hui, nous le faisons au format électronique, parfois avec l’aide de l’intelligence artificielle. Plus besoin de tipp-ex… (rires). Les employées et employés de commerce d’aujourd’hui exercent un métier bien différent de celui que j’ai exercé. C’est pourquoi il est important que la formation soit différente.
Certains aspects sont-ils restés inchangés ?
La société des employé·e·s de commerces, dont les principes s’appliquent encore aujourd’hui. La nouvelle formation reste un tremplin optimal pour la carrière professionnelle. Et hier comme aujourd’hui, la formation commerciale exige des compétences solides dans les domaines de l’économie d’entreprise, de la technique, des langues et de la communication. Ces domaines resteront des piliers de la formation aussi à l’avenir.
La nouvelle formation commerciale doit aussi permettre l’acquisition de compétences opérationnelles. Un journal a publié un article intitulé « Tout savoir faire mais ne rien savoir ». La nouvelle formation commerciale n’aboutit-elle qu’à un outil sans culture générale solide ?
Maîtriser un outil est important, même dans notre profession. Les employées et employés de commerce doivent être capables d’agir de manière ciblée dans des situations concrètes. C’est ce qu’on entend par compétences opérationnelles. Cela ne veut pas dire que la culture générale perd en importance. En fait, elle est intégrée dans l’enseignement des différentes branches. Comme elle n’apparaît pas dans la désignation, elle est moins visible pour l’extérieur. Le titre de l’article le prouve d’ailleurs.
Complétez les deux phrases suivantes. Le meilleur aspect du processus de réforme était …
… la collaboration étroite – au sein de l’école WKS, dans la région, dans le canton et avec les autres cantons. Les écoles professionnelles commerciales du canton de Berne ont par exemple élaboré ensemble un plan d’études. La voie suivie par le canton de Berne, qualifiée de « Berner Weg », est une fierté.
Si je pouvais choisir un nouveau métier, je serais …
… percussionniste, avant de devenir une star de rock … (sourire).
Parcours
Peter Kaeser est entré dans le monde professionnel dans le cadre d’une formation commerciale initiale, avant de suivre une formation pour enseigner au degré primaire. Ensuite, il a obtenu des diplômes dans des hautes écoles suisses en économie d’entreprise, orientation marketing et management international. Depuis 2020, Peter Kaeser est directeur de l’école professionnelle commerciale WKS KV Bildung.
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