Pour les jeunes, les premiers pas dans l’apprentissage sont une étape importante. Que peut faire leur entreprise formatrice pour assurer la réussite de ces débuts ? Un entretien avec Nathalie Hebeisen, responsable de la formation chez leolea, une entreprise qui s’engage dans l’accueil extrafamilial des enfants.
Nathalie, combien d’apprenties et d’apprentis commencent leur formation cet été avec vous ?
Nous accueillerons 38 nouvelles personnes en formation dans notre trentaine de crèches.
Entre la signature du contrat d’apprentissage et le début de la formation, il se passe généralement plusieurs mois. Comment maintenez-vous le contact avec les jeunes durant cette période ?
Nous en avons beaucoup discuté ces derniers mois. Pour nous, il est important d’établir un lien avec l’entreprise durant les mois qui se passent entre la signature du contrat et le début de l’apprentissage. Nous avons décidé d’organiser l’entretien de signature du contrat dans la crèche où la ou le jeune travaillera par la suite. Ainsi, elle ou il peut faire connaissance avec l’équipe et ses parents découvrent la crèche où la ou le jeune passera les deux ou trois ans à venir. En outre, nous invitons les nouvelles personnes en formation aux événements organisés par leur crèche. Enfin, une rencontre d’échange a lieu afin de clarifier les dernières questions. Nous espérons ainsi rester en contact avec les jeunes.
Vous créez ainsi de nombreux points de contact et la possibilité d’apprendre à se connaître mutuellement. Pourtant, la première journée d’apprentissage est certainement source d’incertitudes, voire d’appréhension, pour les jeunes. Comment prévenez-vous ces craintes ?
Il est important qu’une personne de référence soit disponible pour les jeunes lors de la première journée ou même des premières semaines. Dans l’idéal, il s’agit de la formatrice ou du formateur, qui les accompagne et répond à leurs questions. Il faut leur laisser le temps de trouver leur place et leurs points de repère pour qu’ils gagnent en assurance.
On n’a qu’une seule chance de faire une bonne première impression. La première journée d’un apprentissage est donc clé. Comment la structurez-vous ?
Les trois premières journées sont des journées d’introduction. Nous présentons nos stratégies et nos approches, ce qui permet aux personnes en formation de faire connaissance avec l’institution mais aussi avec leurs futurs camarades de classe qu’ils retrouveront à l’école professionnelle. Cela réduit la nervosité et facilite les débuts à l’école et dans l’entreprise.
Au début, les jeunes sont confrontés à beaucoup de choses nouvelles : l’environnement, l’équipe, la structure de la journée. Comment s’assurer qu’ils ne sont pas sursollicités ?
C’est une question importante. Dans notre secteur en particulier, où le quotidien est souvent chaotique, avec beaucoup d’enfants et une responsabilité soudaine que l’on porte pour les enfants que l’on garde, il est essentiel que les formatrices et formateurs établissent rapidement une relation avec la ou le jeune. Ils doivent être à l’écoute, chercher le dialogue et aborder en tête à tête les incertitudes naissantes. Il est aussi important de laisser à la personne en formation suffisamment d’espace pour s’exercer afin qu’elle trouve sa place dans son nouvel environnement.
Dans un premier temps, l’encadrement assuré par les formatrices et formateurs est donc plus intense. Mais il y a aussi une équipe sur place. Quelle importance revêt-elle au début ? Et l’équipe doit-elle aussi être préparée à la ou au jeune ?
Oui, c’est très important. Lors du cours interne des formatrices et formateurs, nous parlons de la phase de développement dans laquelle se trouvent les jeunes, de ce que l’on est en droit d’attendre d’eux dans un premier temps et de la façon dont on peut établir et entretenir une relation avec eux. Toute l’équipe porte donc cette responsabilité, pas seulement les formatrices et formateurs.
Êtes-vous aussi nerveuse que les jeunes le premier jour d’apprentissage ?
Je ne suis plus nerveuse. J’accompagne des jeunes depuis tellement d’années, surtout en début d’apprentissage. Mais je me réjouis toujours de découvrir les nouvelles personnalités que nous accueillons et de les voir évoluer par la suite. Bien sûr, j’espère chaque année que les premiers jours se passeront bien.
Merci pour ces informations sur le début de l’apprentissage. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site Internet de la Lettre sur la formation professionnelle. Dans le prochain numéro, nous parlerons de la sécurité sur le lieu de travail. À bientôt !
10 conseils pour un bon début d’apprentissage
- Préparer le poste de travail : le poste de travail doit être installé suffisamment tôt (vérifier l’accès aux outils informatiques, préparer les outils et les supports ainsi que les documents nécessaires, etc.).
- Planifier l’accueil : un accueil personnel et chaleureux est essentiel, car la première impression est durable.
- Présenter le personnel et l’entreprise : un tour de l’entreprise permet un premier contact avec l’équipe et les lieux (bureau, atelier, cuisine, toilettes, etc.).
- Désigner une marraine/un parrain : au début, les jeunes ont besoin d’une personne de référence en qui ils ont confiance pour toutes les questions du quotidien. Cela peut être une personne en formation plus expérimentée.
- Expliquer les règles : les apprenties et apprentis doivent connaître les règles en vigueur et les bonnes manières pour pouvoir se comporter correctement et en toute confiance.
- Présenter le plan de formation et les objectifs : les personnes en formation doivent savoir quels objectifs d’apprentissage elles doivent atteindre dans l’entreprise et comment elles sont soutenues pour y parvenir.
- Donner un retour : au début, il est important de donner fréquemment de brefs retours aux jeunes. Cela leur donne confiance en eux et aussi la possibilité de poser des questions.
- Inclure les apprenties et apprentis dans l’équipe : les personnes en formation doivent se sentir rapidement comme faisant partie de l’équipe. Prendre des pauses ensemble et participer à de petits événements en équipe encouragent l’intégration.
- Parler de la sécurité au travail : les règles en matière de sécurité, d’hygiène, de protection des données, etc. doivent être expliquées dès le début, de façon compréhensible.
- Permettre les erreurs : les nouvelles apprenties et nouveaux apprentis font souvent des erreurs, cela fait partie du processus d’apprentissage. Une culture de l’erreur transparente doit régner au sein de l’équipe, à titre d’exemple.
Liste de formationprof.ch
Le site Internet formationprof.ch donne des conseils aux formatrices et formateurs en entreprise, tels que des listes interactives pour la préparation du premier jour d’apprentissage. Le site berufsbildner.ch (en allemand) propose également des trucs et astuces, aussi sous forme de vidéos.
Chaque semaine, l’Einsteiger paraît dans les quotidiens bernois germanophones. Il s’agit d’un article rédactionnel sur un thème en lien avec le choix professionnel, la formation professionnelle, la formation en école moyenne ou la formation continue.
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